C'est nous

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mercredi 6 juillet 2011

Takeo et le Cambodge endormi

Alors qu’Elodie et François ont décidé de rejoindre Phnom Penh, nous avons décidé de faire une étape à Takeo, petite ville provinciale de la province du même nom située à 80km de PP. C’est là que Matt a travaillé il y a 9 ans pendant 4 mois dans un orphelinat, et c’est donc l’occasion pour Hélène de découvrir la ville dont Matt lui a longuement parlé et pour Matt de voir par lui-même ce qui a changé et de rendre visite aux enfants. Pour être honnête on ne savait pas trop à quoi s’attendre mais l’expérience s’est révélée être excellente !




Pour se rendre à Takeo depuis Kampot, rien de plus simple. C’est le bus de Phnom Penh et il faut descendre à Ang Tasom, puis prendre un Tuk Tuk pour les 12 km de liaison. Soit en tout et pour tout un trajet de 2h (rien à voir avec les 4-5h qu’il fallait il y a 9 ans… c’est que la route est bétonnée désormais !). Pour ceux qui ne connaissent pas Takeo, imaginez une ville, enfin une petite ville dont le centre se résume à 3 ronds-points majeurs et 2 avenues. Une ville écrasée par la chaleur (il fera plus de 40°c l’après midi) où il ne se passe strictement rien entre 12h et 17h avant de complètement s’endormir aux alentours de 20h30 21h. Comptez en plus le fait qu’il pleut tous les jours entre 16h et 19h (voire plus tard comme le lendemain de notre arrivée) et vous comprenez que le rythme de cette ville est plus que tranquille. En parcourant le routard ou le lonely planet, force est de constater qu’il n’y a pas masse à faire. Mais c’est toujours l’occasion de voir une autre facette du Cambodge.




Arrivés sur place nous prenons une chambre dans la guesthouse jouxtant l’orphelinat. 5$ ce n’est pas cher payé, mais rapidement nous nous rendons compte que nous avons des colocataires… et oui tout plein de petites crottes de souris sont cachées un peu partout dans la chambre. Agréable hein !! On fera avec, mais c’est de loin la pire chambre que nous ayons faite depuis le début du voyage (car on ne vous parle pas de la salle de bain mais c’était épique avec les toilettes qui fuyaient et une douche plus que brinquebalante…).
Nous profitons du premier après midi pour faire un tour de la ville, et nous constatons rapidement que la chaleur devient insupportable aux alentours de 14h. Donc après une brève visite du marché, un détour par une gargote pour le déjeuner nous rentrons à la guesthouse profiter du ventilateur. Un peu plus tard dans l’après midi nous allons à l’orphelinat et rencontrons le directeur ainsi que les « mamans » (pour faire simple les enfants sont répartis en 5 maisons et dans chacune d’elle veille une maman qui s’occupe de l’ordre ainsi que de la préparation des repas. Au cours de la visite nous verrons que l’ensemble des tâches ménagères est réparti entre les enfants sous la forme d’un roulement). L’échange est compliqué car le directeur ne parle ni français ni anglais et une seule des mamans parle un peu français. Mais rapidement ils saisissent et reconnaissent Matt. Lorsque Matt demande des nouvelles de certains enfants il s’avère que la plupart ne sont plus à l’orphelinat. Ils seraient soit partis sur Phnom Penh soit retournés dans une branche éloignée de leur famille. Mais en fin de compte ils retrouvent une enfant : Srey Touch qui avait 8 ans à l’époque et en a 17 aujourd’hui. C’est toujours drôle ce type de retrouvailles surtout qu’ici les personnes ont beaucoup changé. Srey Touch parle très bien anglais mais a du mal à nous comprendre en français. Pour Hélène, la visite de l’orphelinat est l’occasion de découvrir un peu l’environnement dans lequel a évolué Matt. Pour lui c’est l’occasion de voir que si de nouveaux bâtiments ont été construits et si certains ont été rénovés, certaines choses n’ont pas changé, notamment en ce qui concerne le confort. Le bâtiment où dormait Matt est toujours dans le même état, c’est à dire ouvert aux 4 vents et ultra spartiate.




Après discussion avec le directeur nous apprenons que des étudiants viennent encore chaque année dans l’orphelinat pendant environ un mois afin de travailler avec les enfants (par le plus grand des hasard nous rencontrerons ces étudiants à Phnom Penh en petit déjeunant dans une guesthouse quelques jours plus tard), ce qui est une bonne chose car les étudiants sont très attendus par les enfants. Et oui d’une certaine manière ce sont les animateurs pour les vacances qui arrivent, car la vie à l’orphelinat pendant juillet et août ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus drôle.
Nous terminons notre visite par une partie de Ping Pong (où Matt prend une vraie leçon par une petite fille) et quelques photos que nous imprimerons et déposerons le lendemain au directeur.
Le soir nous décidons de rester un jour de plus et d’aller tôt le matin visiter Phnom Da et Angkor Borei.
Lorsque le réveil sonne à 5h30 le lendemain le levé est très dur. Après une soupe de nouilles rapidement avalée nous nous rendons au port pour négocier un speedboat pour Angkor Borei. Le deal étant rapidement conclu nous voila parti sur de petits canaux entre les rizières à fond les ballons. C’est drôle car notre « captain » est debout un casque intégral avec visière noir sur la tête.




Pour les novices en histoire Khmer, Angkor Borei a été une des capitales du royaume du Chenla (qui vient après la domination du royaume du Funan soit entre 400 et 800 ap JC grosso modo), aussi appelé la période pré-angkorienne (avant la domination d’Angkor qui débute en 802 ap Jc). Il ne reste plus grand-chose de cette cité, si ce n’est une série de douves ainsi qu’un petit musée que l’on ouvre sur demande et qui présente quelques statues et autres pierres gravées. Nous avons beaucoup aimé ce mini musée dans lequel nous trouverons rapidement la porte de la réserve (disons que c’est la seule porte du bâtiment en dehors de la porte d’entrée). Après Angkor Borei nous repartons pour Phnom Da et son temple perché au sommet de la colline (et oui pour ceux qui connaissent le mot Phnom veut dire colline en Khmer !). Si les ruines n’ont rien de comparable avec celles d’Angkor, son isolement et le dédale de canaux pour y accéder valent largement le coup. On a vraiment l’impression d’être au bout du monde !
De retour à Takeo nous profiterons de la chaleur écrasante pour notamment mettre un peu à jour notre blog. C’est décidé le lendemain nous allons sur Phnom Penh où nous retrouverons Sandrine une amie et ancienne collègue d’Hélène qui travaille temporairement là bas. Mais avant de prendre le bus du lendemain nous nous retrouverons bloqués dans une gargote sous un déluge pendant plus d’une heure avant de trouver un mini van qui voudra bien nous déposer pour un dollar symbolique (bien payé quand même !!).






Pour conclure sur Takeo, nous dirions que la ville est très agréable et a l’avantage de présenter un visage très peu touristique. Nous avons pu vérifier l’accueil très sympathique des khmers et leur sens du sourire en dehors des villes touristiques. Mais honnêtement on ne viendra pas habiter ici car il n’y a pas grand-chose à y faire !

PS : si ça vous intéresse de parrainer un enfant vous pouvez aller sur le site de l'association enfants d'asie - ASPECA. Cette association gère notamment l'ortphelinat de Takeo. Le parrainage consiste en un don mensuel pour payer la nourriture et le logement de logement et en un suivi de l'enfant : envoi de lettres, éventuellement visites à l'orphelinat ou en France en fonction de ce que vous pouvez / voulez donner... Le coût du parrainage dépend de l'âge de l'enfant : s'il va à l'université il "coûte" plus cher qu'au cours élémentaire, et dépend également des "cours optionnels" que vous souhaitez offrir à votre filleul (l'école est gratuite mais les cours d'anglais sont payants par exemple). Bref, allez sur le site si ça vousintéresse! www.enfantsdasie.com  

2 commentaires:

  1. Merci à tout les 2 pour cette ballade, j'ai l'intention de me rendre au Royaume du Cambodge trés bientôt et souhaiterai en voir le + possible hors du tracé des touristes alors merci pour vos petits tuyaux :) Bonne continuation a vous !

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  2. Nous venons d'apprendre que Srey Touch (la jeune fille à gauche de Matt' sur la photo 5 de ce billet) est décédée hier d'un cancer, à Phnom Penh.

    3ayens, comme Matt', nous étions parti 3 mois en 2001 via ASF et l'ASPECA dans cet orphelinat. C'est là que nous l'avions rencontrée la première fois.

    Stéphane & Margaux

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