C'est nous

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jeudi 21 juillet 2011

Cambodge - Kratie

Nous avons quitté Battambang le dimanche matin pour nous rendre à Phnom Penh, étape indispensable pour reprendre un bus le lendemain pour Kratie. Notre séjour à Phnom Penh fut bref et nous profitâmes une dernière fois des quais du Tonle Sap et dînâmes sur une terrasse. Il y a une telle activité dans ce quartier là le soir : les familles viennent pique niquer sur les pelouses jouxtant le palais royal, des groupes dansent le tcha tcha tcha et autre madison sur fond de vieilles sonos à fond ! Rajoutez y un spectacle de jet d’eau en son et lumière sur l’avenue derrière le palais et vous comprendrez pourquoi il fait si bon s’y balader. 




Le lendemain nous prenons donc le bus tôt pour Kratie. Quasiment 8 heures de bus pour rejoindre cette jolie petite ville toute endormie sur les bords du Mékong. Arrivés en début d’après midi nous prenons nos quartiers dans l’une des guesthouse donnant sur le Mékong afin de pouvoir aisément profiter de ce qui est considéré comme étant les plus jolis coucher de soleil du Cambodge. Une balade en centre ville et une bière fraîche (enfin 2…) dans une gargote sur les bords du Mékong rythment notre première soirée à Kratie.



Le lendemain nous prenons un tuk tuk pour la journée. Nous fixons le programme suivant : tout d’abord visite du plus grand temple du Cambodge (le plus grand en taille, on le surnomme le temple aux 100 colonnes, Moy Roy !), puis une redescente sur les abords du Mékong et un arrêt afin d’embarquer sur l’un des nombreux bateaux permettant d’aller observer les dauphins de l’Irrawady (ce sont parmi les derniers dauphins d’eau douce du monde, il n’en reste qu’une centaine dans le Mékong et environ une cinquantaine vivent dans les alentours de Kratie).

Si la visite du temple nous laisse un peu sur notre fin, la ballade en bateau à la recherche des dauphins se révélera être toute une expérience. Sur place nous embarquons rapidement sur l’un des bateaux et partons sur l’une des piscine naturelle dans lesquelles vivent les dauphins (vous vous êtes sûrement demandé pourquoi les dauphins restaient au même endroit… en voici l’explication : les dauphins ont besoin d’évoluer dans un minimum de profondeur et ils restent donc dans les piscines naturelles existantes dans ce point précis du Mékong. Du coup, les dauphins sont très facilement visibles pendant la saison sèche et un peu moins pendant la saison des pluies car le niveau du Mékong varie de plusieurs mètres…).





Un premier passage, un deuxième passage, un troisième et toujours pas de traces des dauphins. Il fait une chaleur écrasante et après une heure et demie de recherches infructueuses nous commençons à désespérer. Notre « captain » prend le chemin du retour. Recevant un coup de fil de son cousin il nous propose de faire un dernier tour en nous avertissant que nous risquons de ne pas avoir assez de carburant au retour et qu’il faudra donc s’armer de patience et revenir à la rame. Honnêtement nous avons déjà très faim mais acquiescions. Nous voilà repartis sur l’autre rive du Mékong à la recherche de ces fameux dauphins. Tout d’un coup après 2h30 de recherche ( !!) nous les apercevons. Un groupe de 7-8 dauphins en pleine balade. Alors il ne faut pas imaginer des dauphins tout virevoltant faisant des sauts dignes du Parc Astérix, mais ils se promènent tout simplement et se caractérisent par un petit aileron et une couleur proche du beige. Ils remontent régulièrement pour respirer hors de l’eau.




Nous les observons une bonne demi heure et repartons vers le débarcadère. Le « captain » nous l’avait dit : nous risquons de ne pas avoir assez d’essence. Or le courant est assez fort et il nous faut donc faire preuve de stratégie. Nous repartons un peu vers le nord avant de s’engager sur la traversée du fleuve. Si l’essence venait à manquer nous pourrons compter sur les muscles du « captain » et espérer ne pas descendre trop bas. Au milieu du fleuve, première panne d’essence. On secoue un peu le moteur, celui-ci repart pour 1-2 minutes et cale à nouveau. On ouvre le réservoir, on souffle dedans afin de pousser les dernières gouttes vers le moteur, on referme et on redémarre. Cela fonctionnera 3-4 fois et nous permettra de quasiment regagner la rive et de terminer lentement en dérivant. Cette fois c’est sûr il n’y a plus d’essence mais il suffit désormais de se laisser tranquillement porter par le courant.





Il est 14h30 nous avons chaud et très faim. Une noodle soup rapidement avalée nous repartons vers Kratie en Tuk Tuk. Sur la route, les voitures et autres minis vans roulent très vite. Ce n’est pas la loi du plus fort mais la loi du plus gros. Soudain ce qui devait arriver arrive. Une voiture nous fait une queue de poisson et manque de nous envoyer le décor. Elle percute légèrement le tuk tuk et s’arrête brusquement (son phare a un éclat). La voiture est clairement en tort mais le chauffeur semble vouloir en découdre. En fait il est surtout de la police, et au Cambodge le policier c’est un peu l’homme fort. Il s’énerve rapidement contre notre pauvre chauffeur et lui explique même que si c’est lui qui est en tort (le policier) le fait que le tuk tuk n’ai pas le permis qui va bien le rend automatiquement coupable (au Cambodge personne ou presque n’a de permis, on voit des gamins de 10 ans conduire des mobylettes). Prenant les habitants du coin à parti le policier fait progressivement perdre la face à notre pauvre chauffeur. Bilan des courses notre chauffeur a subi une humiliation pendant une bonne demie heure et a dû donner un billet de 20$ afin de calmer les ardeurs du policier (qui a vraiment une sale tête au passage…). Difficile d’intervenir dans ce type d’histoire, et nous sommes désolés pour notre pauvre chauffeur qui n’a strictement rien fait et pour qui les 20$ représentent une sacrée somme (le salaire moyen est à 100-140$ au Cambodge). Innocentés par le pouvoir du billet vert nous pouvons repartir, mais la fin du voyage se fait dans un silence gênant. A l’arrivée nous donnerons 10$ de plus au tuk tuk afin de « participer » à cet « élan de générosité » envers le représentant de l’ordre public. Le Cambodge et ses policiers ne changent pas. C’est dommage dans ce pays qui respire la douceur et qui semble mettre progressivement derrière lui ses années les plus noires, pardon ses années rouges !




Le soir nous décidons de rester une journée de plus à Kratie afin de profiter de la tranquillité et de la douceur des abords du Mékong. Nous profiterons de la journée pour faire le tour de l’île faisant face à Kratie et nous balader en bicyclette dans les environs. La fin d’après midi nous profiterons de la connexion wifi d’un café sympa pour looser tranquillement sous un bon ventilateur et mettre à jour notre blog… (Enfin essayer !).
Le lendemain matin départ pour Banlung dans le Ratanakiri où nous souhaitons faire un trek…

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