C'est nous

C'est nous

lundi 25 juillet 2011

Cambodge - Ratanakiri

Rejoindre le Ratanakiri depuis Kratie n’est pas si compliqué que cela. Environ 2-3 heures de mini van pour rejoindre l’intersection menant à la seule piste pénétrant dans la province, puis environ 2 heures sur cette même piste en roulant très vite…il faut avoir le cœur bien accroché !




Nous arrivons à Banlung sous la pluie et celle-ci ne cessera qu’en fin de soirée. Dès notre arrivée (après avoir pris nos quartiers dans une guesthouse, confortable mais légèrement excentrée où nous devrons d’ailleurs cohabiter avec une araignée géante…) nous faisons le tour des différentes agences afin de booker un trek. De nombreuses personnes nous ont recommandé « Terres Rouges », un resort assez haut de gamme ouvert depuis de nombreuses années par un français. Un peu cher à notre goût, nous consultons les agences concurrentes mais celles-ci ne vont pas nous convaincre. Finalement nous irons à Terres Rouges et comprendrons pourquoi nous avons eu autant de retours positifs. En effet, le lodge est magnifique et les treks donnent vraiment envie. Nous optons pour un trek qu’ils sont les seuls à proposer : 3 jours 2 nuits en territoire Jarai aux confins du Ratanakiri à la frontière Vietnamienne. Nous fixons le départ au surlendemain afin de nous accorder une journée pour profiter des environs de Banlung en vélo la pluie ayant cessée.






Le lendemain nous louons 2 VTT et partons nous balader dans les environs. Mais au bout de 5 kilomètres la chaîne de Matt casse et nous devons rentrer à pied à Banlung. C’est la loose car nous n’étions qu’à peut être 1 kilomètre d’un cratère volcanique possédant un lac dans lequel nous souhaitions nous baigner (heureusement nous irons quelques jours plus tard en rentrant du trek afin de nous délasser, le paradis !!!). Stoppés dans notre élan nous changeons de vélo et partons déjeuner dans un petit restaurant sur les rives du lac de Banlung. Un délice et un lieu très paisible. Nous resterons une partie de l’après midi à jouer aux cartes avant de rentrer bénéficier du wifi et passer quelques coups de fil (skype tu restera notre ami pour tout le voyage !!).
Le lendemain nous partons pour le trek en jeep. Une heure plus tard nous arrivons le long d’une rivière et prenons place dans une pirogue. Au bout d’une heure nous nous arrêtons sur la rive et partons à la découverte d’un cimetière Jarai. Les cimetières Jarai se caractérisent par leurs nombreuses statuettes représentant les défunts. Lorsque quelqu’un décède, c’est avant tout l’occasion de faire la fête (comme nous le constaterons le soir même) et lorsque le défunt est enterré, le village entier vient faire la fête sur le cimetière (sacrifice de buffle et forte consommation d’alcool de riz local) afin de chasser définitivement les mauvais esprits des environs. La famille entretiendra la sépulture pendant un an environ avant de la laisser à l’abandon dans la jungle jusqu’à ce qu’un nouveau membre de la famille y soit enterré.




Nous retraversons ensuite la rivière et débutons là notre trek proprement dit ! Il est 11h et nous entamons une première marche d’une heure et demie sous une chaleur écrasante. Si le terrain n’est pas très accidenté la chaleur est étouffante. Après une rapide pause déjeuner (une omelette froide délicieuse, un peu de pain et quelques fruits) nous voici repartis pour une ascension rapide mais qui aura le don de nous achever physiquement. Arrivés dans un premier village nous profitons d’un peu d’ombre et d’un coca frais (en tout cas plus frais que la chaleur ambiante) dans un village. Après une petite demie heure de pause nous repartons ! Après quasiment 3 heures de marche nous arrivons dans le village Jarai dans lequel nous allons passer la première nuit. Le premier contact est très cordial, et nous découvrons que nous allons passer la nuit dans la maison de l’une des familles. Nous faisons le tour du village et sommes étonnés par le nombre de moto que possèdent les villageois. En effet, comme nous l’explique le guide les familles ne sont pas très pauvres car ils possèdent de nombreuses têtes de bétails qui sont vendues très chers sur le marché (la vente d’un buffle leur permet d’acheter une moto). Nous faisons aussi connaissance avec l’un des jeunes du village qui parle anglais. Il nous explique que des « amis » lui financent des cours d’anglais à Phnom Penh ainsi que des cours de « Bible»….après discussion nous comprenons qu’il s’agit en fait d’évangélistes venus dans le village construire une église (d’ailleurs le lendemain c’est dimanche et une bonne partie du village ira à la messe) et proposer à certains jeunes de venir étudier à Phnom Penh. Pour eux qui n’ont pas de professeur dans le village c’est une opportunité énorme ! En revanche nous nous apercevons qu’il a très bien intégré les cours de religion et un peu moins les cours d’anglais. Honnêtement il nous récite carrément son amour pour Dieu. En échange de cours d’anglais et du financement d’études il n’est pas dur de convaincre les plus pauvres de l’importance d’un dieu. Sans rentrer dans la polémique nous avons été interpellés par le discours.





Nous passons la soirée à discuter avec la famille. Vers 21h (c’est tard dans un village Jarai) nous discuterons avec le chef de famille et échangerons avec lui (via la traduction du guide) sur le Cambodge, la période Khmer rouge et sa perception de la France. Lorsque nous lui disons qu’en France des personnes vivent dans la rue et qu’une partie assez importante de la population a du mal à avoir accès à une série de service tels qu’une bonne éducation et une bonne santé (bien sûr rien de comparable avec le Cambodge) ils sont très surpris. Pour eux en France nous sommes tous très riches, en bonne santé et bénéficions d’une excellente santé. Lorsque nous leur demandons ce dont ils ont besoin ils sont unanimes : un docteur et des médicaments ainsi qu’un professeur pour l’école du village (ils ont en effet une école mais n’ont pas de professeur car aucun ne souhaite venir enseigner dans un village aussi reculé avec un salaire aussi bas que celui proposé aux enseignants au Cambodge).
La nuit se passera dans la pièce commune de la maison ou nous sommes au moins 6 à dormir ! En plus de cela les enfants et la mère dorment dans le lit à environ 6 !





Le lendemain nous partons vers 8h pour notre 2ème journée de marche. Au programme environ 7 heures de marche donc il s’agit de ne pas trop traîner. Les paysages sont magnifiques et nous croisons plusieurs paysans à moto chargés de bois qu’ils partent vendre à la frontière vietnamienne. La déforestation est en marche et c’est une très bonne source de revenu pour eux. Ils nous racontent qu’une fois les policiers leur ont interdit de couper le bois et de le vendre (une bonne chose en soit afin de préserver la forêt) mais les policiers ont saisi le bois et l’ont revendus aux vietnamiens… No comment ! C’est le Cambodge !
Un peu plus tard nous croisons un paysan en train de ramasser des crickets (un met délicieux au Cambodge… pour les aficionados du blog nous avons essayé au Vietnam et Hélène a adoré !). C’est drôle car pour les ramasser il traque les petits trous dans la terre, creuse rapidement avec sa pelle et finit toujours par les attraper. Le repas de ce soir pour sa famille sera composé de crickets…
Finalement après de longues heures de marches nous atteignons le deuxième village sous la pluie. Dans ce village nous nous installons dans la hutte réservée aux visiteurs. Une huttes ouverte aux 4 vents mais disposant d’un toit plus ou moins étanches. Après une analyse de ce dernier nous installons nos hamacs afin de ne pas se faire tremper pendant la nuit et partons nous laver à la rivière. Epique, authentique, la seule difficulté est que nous devons nous laver devant tous les curieux ce qui est toujours un peu plus compliqué pour Hélène (à juste titre nos curieux sont tous masculins…). Le repas est simple et la fatigue aidant nous tombons dans les bras de Morphée vers 21h… Nous devons devenir vieux…




Le dernier jour de trek est beaucoup plus simple. Ce ne sont que 3 heures de marche pour rejoindre le bac pour traverser la rivière et reprendre la voiture. Nous arrivons fatigués et Matt s’endort rapidement dans la voiture. Nous visitons un village de chercheurs de pierres précieuses (du zircon) et les aidons dans leurs recherches… Hélène en trouvera plusieurs dans la terre et nous repartons avec un butin de 5 pierres! (on précise qu’ils nous ont autorisé à les prendre car ce sont de toutes petites pierres et elles ne leur rapporte pas grand-chose)


Pour terminer le trek nous allons nous baigner dans un lac volcanique. Un lac superbe ! L’eau est délicieuse et nous plongeons rapidement dedans. Matt amuse les enfants en faisant des plongeons audacieux et notre guide assistant est déçu qu’Hélène ne se mette pas en bikini et se baigne habillée (heureusement pour lui d’autres touristes féminines seront plus audacieuses et lui permettront de se rincer l’œil tranquillement…). Les cambodgiens sont très pudiques et les femmes se baignent toujours habillées.
De retour à Banlung nous nous installons au lodge Terre Rouge pour une bonne nuit de sommeil. Un petit dîner romantique sur les bords du lacs et nous nous endormons rapidement. Le lendemain le départ est fixé à 8h, direction le Laos !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire