C'est nous

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samedi 28 mai 2011

Hpa-An

Après la douche prise sur le chemin du retour du Golden Rock nous n’avions qu’une envie : fuir ce coin et nous réfugier dans les campagnes verdoyantes de Hpa An, ville située à environ 200km au nord-est de Rangoon.

On vous le dit tout de suite malgré un voyage compliqué pour y aller, nous on a adoré Hpa An ! Magnifique, superbe, incroyable ! Bref que du bon !



Pour y aller, contrairement à ce que nous pensions il n’existe pas de bus direct ! Ce sera du pick up. Et il ne nous faudra pas moins de 3 pick up pour arriver ! Si le pick up est un moyen de transport ultra économique en Birmanie (3000 kyats soit moins de 4 USD pour 200km -> soit un trajet de 5 heures tout de même…), vous pouvez être échangé en tant que passager afin d’intégrer un pick up qui possède d’autres personnes allant dans votre direction. Alors pour résumé ce trajet, ce furent 5 heures sous la bâche de plusieurs pick up (et oui si vous avez bien suivi l’article précédent la pluie ne s’est arrêtée qu’en fin de journée ce jour là) au milieu des fruits et légumes, recroquevillés sur nous même ! Bref inconfortable au possible mais l’occasion d’apprécier la gentillesse des birmans !

Les jeunes femmes sont toujours intriguées par la peau un peu blanche d’Hélène (et oui en Asie, la peau blanche est le summum, ce qui explique que les femmes portent des gants et autres vêtements longs afin de couvrir leur corps au maximum), et dans le pick up une jeune birmane offrit des mangues à Hélène sans pour autant lui adresser la parole (ah barrière linguistique maléfique !!!!). Ce sont ces instants de gentillesse qui rendent ces voyages plus confortables qu’ils ne sont.




Arrivés à Hpa An, nous trouvâmes rapidement la Soe Brother Guesthouse, unique hotel autorisé par la junte à accueillir des étrangers. Une guesthouse sympathique au personnel plus que serviable. Rapidement nous rencontrons les autres étrangers sur place. La pluie incessante aidant nous échangeons sur nos parcours respectifs et Matt se met d’accord avec François (un autre français) ainsi que le patron de la guesthouse pour visionner en direct la finale de la ligue des champions. C’est que le patron a organisé une Soccer party avec ses voisins et ses amis. Rendez vous est donc pris vers 01h du matin pour le coup d’envoi !
Après un diner rapidement avalé, nous avons acheté quelques bières et commencé des parties de Uno, manille et autre belote en attendant le coup d’envoi tardif ! A 01h du matin, Pauline et Hélène sont allés se coucher et Matt et François sont descendus rejoindre la famille et les amis pour le match. Victoire de Barcelone 3-1 ! C’est drôle car les birmans étaient à fond avant le match, mais pendant la partie ils ne manifestèrent aucune, mais alors vraiment aucune émotion…



Le lendemain le réveil fut difficile, mais nous avions décidé de nous louer une moto et de partir à la découverte des environs. Moto louée rapidement, nous sommes partis à la recherche d’essence au marché noir ! Car pour rappel en Birmanie, pour acheter de l’essence il faut être birman et propriétaire de la moto. Ensuite il faut se soumettre au rationnement, c'est-à-dire 3 litres tous les 2 jours ! Bref, pour nous c’est donc obligatoirement le marché noir ! De l’essence on en trouve à tous les coins de rue, mais c’est bien évidemment le jour où l’on en cherche que l’on n’en trouve pas ! Après 20 minutes infructueuses nous trouvons 2 jeunes qui veulent bien nous emmener chez des amis qui en vendent ! Les négociations sont rapides (c’est que nous commençons à bien le connaître le prix de l’essence au black market !) et le plein fait nous repartons en direction des grottes de Saddar, mis sur la route très gentiment par nos 2 nouveaux amis.

Un rapide aparté sur une petite mésaventure arrivée sur le chemin des grottes. Au fur et à mesure que nous quittons la ville nous sommes de plus en plus conquis par la beauté des paysages et décidons de nous arrêter brièvement afin de prendre quelques photos sur un pont. Au bout de quelques dizaines de secondes nous voyons fondre sur nous un militaire. Rapidement nous comprenons que cela nous concerne ainsi que nos appareils photos. Comme le confirme les premières phrases prononcées par notre copain militaire « This is a restricted area ». En Birmanie, tous les ponts sont considérés comme des zones à hauts risques et donc de fait très contrôlés. Après de plates excuses, nous effacerons les jolies photos de paysages de l’appareil d’Hélène (ce n’était pas le pont mais les vues du pont que nous avions prises) mais conserverons celles prises avec celui de Matt. Héhéhé il ne faut pas nous la faire à nous ! Et si quelqu’un est intéressé par ces photos hautement sensibles pour la sécurité intérieure de la Birmanie, les voici :




Les grottes de Saddar sont d’immenses cavités remplies de chauves souris (plusieurs millions au dernier recensement du Lonely Planet, on confirme qu’il y en a beaucoup beaucoup) mais aussi d’icônes bouddhiques. Aussi appelé les portes de l’enfer (« Gate of Hell »), elles valent vraiment le coup, et nous ne regrettons pas les difficultés rencontrées pour les trouver. Car c’est un peu le problème du DIY (« Do It Yourself », et oui nous sommes de vrais backpackers maintenant, et on ne déconne pas avec le vocabulaire !), lorsqu’il n’y a pas de panneaux cela se complique rapidement. Mais un peu de chance, beaucoup de persévérance face aux obstacles rencontrés (3 cours d’eau traversés, beaucoup de boue surmontée grâce aux birmans, et 4-5 pieds à terre pour Matt et une bonne dizaine pour Hélène. C’est que le chauffeur Matt n’est pas encore un birman accompli !) et l’on finit toujours par trouver


Après les grottes direction une chute d’eau. Entendez des « Waterfall » bien sûr ! Arrivés sur place, après une petite heure au milieu des chemins de terre avec quelques arrêts technique dans les échoppes pour se réapprovisionner en eau, coca et autres douceurs, nous découvrons une vraie piscine en plein air remplie de birmans (euh il y avait aussi un américain sorti de nulle part). Alors on a fait comme tout le monde, Matt s’est mis en maillot, Hélène est restée habillée, ça c’est la Birmanie, et on a loué 2 chambres à air de camion pour lézarder tranquillement au soleil et se relaxer. Divin le repos du guerrier avant la pause déjeuner. L’eau n’était pas très claire, mais très fraîche et ça c’est le plus important !



Un fried rice avalé nous voici reparti vers un nouveau temple, qui se révèlera être un véritable bijou. Planté au milieu d’un lac, ce temple bien évidemment dédié à Buddha, est une merveille et s’accorde pleinement avec l’énorme rocher sur lequel il est perché. D’en haut, il est possible d’admirer les vastes étendues magnifique de la campagne birmane. Nous sommes restés de longues minutes à admirer le panorama. Toutes les teintes de verts étaient présentes ! Rizières, rizières et encore des rizières, toutes à des stades différents de maturité, avec différentes couleurs. On s’est dit que l’on avait de la chance d’être venus là et arborions le même sourire béa que Buddha ! C’est que l’on devient peace en Birmanie.




De retour le soir à la Guesthouse, nous préparons nos sacs, car le lendemain nous rentrons sur Rangoon. Et oui le retour à Bangkok approche et il nous faut déjà repartir !
Nous n’écrirons pas d’articles sur le retour à Rangoon, mais nous pourrions résumer ce dernier trajet par :
ð     9h de bus au lieu de 6
ð     2 contrôles de l’immigration sur le chemin (et cela concerne surtout les birmans ! Schengen est un concept bien éloigné de la réalité birmane…)
ð     Une négociation difficile avec les taxis à Rangoon
ð     Un trajet à 6 avec les sacs dans une 405, oui on était bien chargé
ð     Une portière claquée violemment sur les doigts d’Hélène. Heureusement la porte était déjà cassée donc les doigts n’ont pas trop souffert

On laisse la Birmanie avec beaucoup de regrets, mais remplie d’une certitude : On aimerait vraiment bien que les choses changent là bas, les birmans sont si gentils et plein de bonne volonté…

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