C'est nous

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dimanche 22 mai 2011

Birmanie - Inle et le Trek

Nous avons quitté Bagan très tôt le matin pour nous rendre à Kalaw dans l’Est du pays, en plein territoire Shan ! Le trajet dure environ une dizaine d’heurse (c’est toujours environ en Birmanie, car on ne sait jamais ce qui peut se passer…), et le départ quotidien est à 4h ! Autant dire que le réveil fut matinal !!!
Arrivée à la gare routière de Bagan, on a pu constater que le bus du jour serait de très mauvaise qualité ! Pour être honnête c’est le pire bus que l’on ait pris de tout le voyage en Birmanie… Des sièges inconfortables au possible et très peu d’espace pour les jambes ! Mais bon comme toujours dans ces moments, rien ne sert de grommeler autant s’adapter au plus vite !



Le voyage s’est plutôt bien passé, malgré une crevaison qui nous a immobilisé une petite demi heure sur le bord de la piste en pleine ascension du plateau Shan, et nous a aussi permis de faire connaissance avec Aurélie et François, 2 français en vadrouille dans le coin ! Après discussion il s’avère qu’ils vont aussi à la Golden lily Guesthouse de Kalaw et souhaitent faire le trek jusqu’à Inle (ce que nous avions en tête). Après quelques délicieuses Shan noodles ainsi qu’une sieste réparatrice, on se met d’accord avec Robin (qui sera notre guide) sur les conditions d’un trek de 2 jours avec une nuit dans un monastère bouddhiste. Pas vraiment besoin de négociation car nous sommes d’accord tant sur le programme que sur les prix ! Nous partirons donc le lendemain tout les 4 avec Robin et un cuisinier !

Nous allons dîner « en ville » dans un restaurant népalais avec Aurélie et François (le restaurant, au passage, fut délicieux, et Kalaw restera très certainement l’une des meilleures étapes au niveau gastronomie en Birmanie !) et nous dirigeons dans le bar local, qui d’après le guide est entièrement dédié au groupe de métal birman les « Black Iron » (attention ça déménage !!). Le lieu est minuscule et est surtout un repaire de mec (car les femmes ne sortent pas dans les bars en Birmanie) qui se descendent des verres de whiskey ou rhum coupé à l’eau ! La bande de potes, déjà bien éméchée est groupée autour d’une guitare et enchaîne les tubes locaux ! Notre arrivée fait sensation, et lorsque nous décidons de les suivre au rhum, les liens se renforcent ! Nos rockeurs amateurs nous jouent « Les Champs Elysées », « Hotel california » et bien d’autres chansons en birmans ! Si la barrière linguistique est encore là, on a cependant bien rigolé ! Bon sur certains sujets il reste quelques incompréhensions. Par exemple, nous avons voulu savoir pourquoi dans cette région certains birmans arboraient des croix gammées ou des aigles nazis sur leurs casques de motos (de parfaites répliques de ceux de la Wehrmacht au passage !), ils nous ont expliqué qu’ils trouvaient qu’Hitler avait réalisé de grandes choses !!! Surprenant, mais nous aurons la confirmation plus tard que nos livres d’histoire ne racontent pas la même chose et que le dirigeant nazi n’est pas présenté sous un mauvais angle par la junte au pouvoir… (que dire ???). Toutes les bonnes choses ont une fin et ce n’est pas tout mais demain nous avons environ 7-8h de marche au programme !!




Le lendemain c’est départ 8h30 avec une première partie (une dizaine de kilomètres) en taxi car nous ne faisons le trek que sur 2 jours… Première vues et premières impressions, le plateau Shan est tout simplement un bijou !! En plus, la pluie nous épargne et c’est un soleil radieux qui se profile pour ces 2 jours ! Nous marchons plusieurs heures au milieu des champs, rencontrant de jeunes bergers (Robin nous explique que les enfants sont en vacances au mois de mai (impossible donc de réellement juger du taux de scolarisation…), ainsi que des paysans travaillant dans les champs. Les dialectes ne sont pas les mêmes, mais les sourires sont au rendez vous ! Quand on y pense, on se demande ce qu’ils pensent de nous. En effet, on passe devant leurs champs, on marche pour le plaisir (on paye même !) et l’on pose plein de questions… Bizarres ces gens doivent-ils penser ! Le décalage est très important. Trop important ?






Le midi nous nous arrêtons dans un village que le cuisinier a rejoint un peu plus tôt dans la matinée afin de nous préparer le repas ! Il fait chaud et il fait bon se restaurer à l’ombre et s’assoupir quelques dizaines de minutes ! Les enfants viennent nous voir, jouent avec les appareils photos, et alors que nous étions sur le départ le fils de la famille, moine dans un monastère voisin, passe rendre visite à ses parents. C’est surprenant, car c’est le fils qui a réussi. En effet, le monastère lui a donné une certaine éducation (religieuse, c'est-à-dire des compétences en Pali, la langue de Buddha et des connaissances approfondies sur les textes sacrés), et sa maman est plus que fière de lui ! Mais à aucun moment elle ne le touche. En effet, c’est son fils, mais c’est tout d’abord désormais un moine et les personnes se doivent de garder une certaine distance.




Après cette entrevue, nous reprenons la route et nous dirigeons tranquillement vers notre lieu de villégiature pour la nuit : un monastère bouddhiste où nous allons dormir au milieu des moines (enfin dans la même salle). Quelques traversées de ruisseaux plus loin nous y arrivons et rencontrons une foule très importante. C’est en effet aujourd’hui le dernier jour du festival local qui marque le début de la saison des pluies ! Nous souhaitons rapidement nous rendre sur le lieu mais Robin notre guide se révèle réticent. Robin nous confie que tous les hommes doivent être terriblement alcoolisés là haut et il craint que cela n’engendre quelques difficultés (pour terminer l’explication il faut savoir que Robin est Sikh et ne boit absolument pas d’alcool et que la vue de gens ivres lui inspire de la pitié). Finalement on restera en bas (sauf François qui se faufilera jusqu’en haut et bénéficiera d’une superbe vue), et nous constaterons la très forte alcoolisation de certains (notamment ceux qui ont gagné le tir à la corde). Bref, après leur départ nous nous installons pour dîner et nous préparons à nous coucher, car tout le monde se couche à 21h ici et pas plus tard ! Léger débarbouillage au puit et au dodo ! Le couchage est simple mais confortable. Un matelas posé à même le sol dans la pagode avec une couverture chacun (qui ne sentait pas très bon…). Mais la soirée animée de la veille ainsi que les heures de marche de la journée nous achèvent rapidement.






C’est au son des moines que nous nous réveillons. Ils sont en effet tous réunis et récitent des prières comme tout les matins. Il est 4h30 !! Epique, magique, spirituel, un peu matinal, cacophonique, tous les points de vue sont bons et se complètent. En fait on aime bien car c’est original et nous permet de comprendre et appréhender un brin de la vie monastique. Mais on ne le fera pas forcément tous les matins.
Mais il faut se dépêcher car le départ est fixé à 6h et nous avons plein de choses à faire. Après le petit déjeuner nous allons rencontrer le chef des moines (petit aparté sur le fonctionnement du monastère : un moine adulte est présent dans le monastère et a en charge une quarantaine de moinillons, comprenez de jeunes moines. C’est surprenant car c’est à la fois un professeur, un surveillant, un père… il rempli un peu tout les rôles). Si nous le rencontrons, c’est pour qu’il nous bénisse et que nous puissions le remercier de l’hébergement en faisant une offrande au monastère. Là encore les échanges sont limités mais riches en émotion.

Nos révérences terminées nous reprenons le chemin ! Il nous faut en effet arriver avant 12h aux abords du lac Inle afin de prendre le bateau et traverser vers Nyangshwae. Nous marchons donc d’un pas rapide (en descente… que de la descente… que du bonheur), et mis à part une brève escale dans une échoppe (où Matt, François, Hélène et Aurélie se feront mettre à l’amende au tir au lance pierre par un birman bourré à 9h du matin) nous ne prenons pas trop le temps de nous arrêter et arrivons « on time » au point de rendez vous, mais pour le coup c’est le bateau qui est en retard !!






Le déjeuner rapidement avalé, nous effectuons la traversée du lac en bateau et arrivons à Nyangshwe en début d’après midi. Après une première visite infructueuse nous décidons de nous installer à la Tekwood guesthouse. Pas mal du tout même si c’est la guesthouse la plus onéreuse que nous ferons en Birmanie. La pluie nous surprend à peine arrivés et l’après midi sera consacrée à la récupération (traduction : nous avons fait la sieste pendant plusieurs heures… enfin surtout Hélène !). Matt s’est quand à lui chargé de la réservation des prochains billets de bus pour Bago ! Le soir nous rejoignons François et Aurélie pour le dîner. Ce sera la spécialité du lac Inlé : des pizzas cuites dans un vrai four à pizza. Pourquoi des pizzas ? Un pizzaïolo italien en vacances en Birmanie aurait formé un restaurateur local sur l’art de préparer de vraies pizzas. On y croit ou pas, toujours est-il que le patron est très fier de son four et le montre à chacun de ses clients, et ses préparations sont vraiment pas mal !

Le lendemain, nous décidons de louer des vélos et de partir autour du lac ! Mais la carte que l’on nous a donnée n’est pas si précise, et si nous arrivons à trouver notre chemin, ce n’est qu’au prix de quelques kilomètres supplémentaires (et quand il fait plus de 40°c et bien chaque coup de pédale a son importance !). Les différents points de vue sont superbes et nous permettent d’apprécier le lac dans sa grandeur ! Arrivés trop tard pour le marché nous décidons de traverser le lac et empruntons pour cela le bateau taxi local qui ramènent les marchands à leur village et nous nous retrouvons entre sacs de riz et autres légumes. Il fait décidemment très très chaud aux alentours de midi et la traversée se révèle être une vraie fournaise ! Heureusement un birman nous abrite avec son parapluie et nous offre de partager ses cacahuètes…sympa ! 1h de traversée plus tard nous nous arrêtons pour le déjeuner sur le bord de la route, 2 fried rice, 2 cocas et le paquet de cartes ! Voila ce qui rythmera les heures les plus chaudes de l’après midi, pas question de recommencer à pédaler sous cette chaleur ! Le retour se fera sans encombre, et nous réussirons à passer entre les mailles de la taxe des 5$ à payer au gouvernement, ça fera ça de moins dans leur poche !




Soirée tranquille et préparation du départ le lendemain matin avec goûter d’une des spécialités culinaires du pays : la salade de feuilles de thé : très parfumée et rafraîchissante, à goûter !
On est rassasiés, nous pouvons repartir…au programme : 15h de bus…la nuit promet d’être sympa !

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